Yoann Lelong

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À propos

Yoann Lelong est un artiste plasticien dont le travail explore les notions de mémoire, migration et transformation, en s’attachant particulièrement aux individus situés aux marges de la société. À travers l’image en mouvement, entre documentaire et expérimentation, il interroge la manière dont l’histoire personnelle et collective s’inscrit dans les paysages et les corps, révélant les liens invisibles qui façonnent notre perception du monde.


Formé à la physique quantique à l’École Normale Supérieure de Cachan et diplômé de CalArts, il développe une approche où image, son et mouvement se mêlent pour déconstruire le réel et transcender la fragmentation des regards.


Ses œuvres ont été intégrées et présentées dans des lieux prestigieux tels que le Centre Pompidou, la Gaîté Lyrique, la fondation agnès b., le 104, le Grand Palais et le Musée de l’Histoire de l’Immigration.


Ainsi parlait Bangoura

La rivière éternelle coule,
silencieuse et profonde.

Chroniques japonaises

Projets

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Chroniques japonaises, Vidéo HD, Couleur, 57 minutes – 2024.


En revisitant les codes du film de vacances, Chroniques japonaises transforme les éléments familiers de ce genre pour aborder des thèmes plus profonds et universels.


Cléa, 5 ans, et Maeva, 8 ans, partent avec leurs parents à la découverte du pays d'origine de leur grand-mère : le Japon. Ce voyage, à la fois exploration et initiation, plonge les deux petites filles dans une culture à la fois proche et lointaine. Ce périple devient alors une immersion introspective, où l'innocence de l'enfance offre un regard neuf sur des questions d'identité et de transmission culturelle.


Cléa, curieuse et émerveillée, s'ouvre avec enthousiasme aux traditions japonaises, tandis que Maeva, plus réservée, garde ses distances. À mesure qu'elles parcourent des lieux marqués par une histoire complexe, les enfants sont confrontées à des traces encore présentes de l'occupation américaine. Pour elles, ces vestiges deviennent le théâtre silencieux des transformations culturelles et sociales du Japon.


Guidées par leur grand-mère, témoin direct de cette période mouvementée, les deux sœurs s'immergent dans les nuances de la résilience japonaise. Leur voyage prend alors la forme d'une quête d'identité, où elles interrogent les perspectives de leurs propres sociétés occidentales. Chaque rencontre, chaque découverte les rapproche un peu plus de leurs racines, tissant un lien plus intime avec leur héritage.


La rivière éternelle coule, silencieuse et profonde, Vidéo HD, Couleur, 15 minutes – 2025


Le film accompagne Thi San-Ha dans un voyage intime au sud du Vietnam, sur les traces de son père, envoyé en France en 1962 pour éviter le service militaire dans un pays en guerre. Comme beaucoup d’immigrés, il a peu partagé son passé : son départ, sa vie au Vietnam et son histoire familiale restent flous, enveloppés de silence. Ce manque de récit l’a poussée à entreprendre ce retour aux sources, à parcourir les lieux et les routes qu’il empruntait dans sa jeunesse, pour tenter de reconstituer une histoire incomplète.


Le film interroge la tension entre effacement et persistance, à l’image d’une rivière qui recueille et transporte les récits humains. Il explore les empreintes invisibles de l’exil, les traces laissées par le passage du temps et la manière dont le silence façonne la mémoire. Ce voyage filmique dépasse ainsi la quête personnelle pour offrir une réflexion universelle, où l’intime rejoint le collectif dans un flux ininterrompu de souvenirs et d’oubli.


Ainsi parlait Bangoura, Vidéo HD, Couleur, 10 minutes – 2019


Angela et Marius ont accompagné un jeune migrant lors de son arrivée en France. A travers leur récit, nous découvrons Bangoura, guinéen ayant fui son pays lorsqu'il avait 17 ans. Sur une production musicale composée de samples, l'œuvre questionne la manière dont chacun de nous se réapproprie un fait, un événement ou un récit en abolissant son contexte, son passé, sa connaissance et la mémoire collective à laquelle il se rattache.


A l'instar des propos d'un Zarathoustra fréquemment repris et re-contextualisé, l'histoire de Bangoura peut être reprise par le spectateur à la manière d’un karaoké (orchestre vide). L’interprétation de celle-ci va alors alimenter une mythologie personnelle pouvant soutenir une idéologie, une politique ou des croyances.


Bangoura va et trace son chemin sans se retourner. Il peut aussi bien symboliser une génération de migrants cherchant à survivre, une critique de la société de consommation et d’informations qu’une jeunesse en quête de sens.

Une question reste toutefois en suspens : que savons-nous réellement de Bangoura et de qui il est ?